ANNE QUEFFÉLEC

Sa patience et sa passion ont fait d’Anne Queffélec l’une des plus remarquables pianistes de sa génération. C’est au sommet de son art qu’elle aborde les ultimes sonates de Beethoven.

Il est, dans le répertoire beethovenien, des massifs himalayens que de jeunes prodiges bardés de prix aiment à escalader sans vergogne. Ils évitent pourtant les dernières sonates : elles demandent bien davantage qu’une maîtrise technique absolue. Après l’Everest de la Hammerklavier, Beethoven se tourne vers un plus profond mystère. Ce n’est plus en héros à la conquête de l’inconnu qu’il lance sa dernière traversée vers de nouveaux territoires musicaux. Il s’agit de plonger au sein du connu pour remonter à la source originelle de toute musique. Une odyssée, plutôt qu’une Iliade. Il faut de longues années pour jouer, vraiment, avec le simple accord de do majeur autour duquel gravite la dernière sonate. Nous ne remercierons jamais assez Anne Queffélec d’avoir su le comprendre, et nous en faire le don.