Los Bailes Robados

Danser pour exorciser les souffrances, dénoncer l’asservissement, crier la liberté : David Coria invite la fine fleur de la scène flamenca à une danse libératrice et rebelle.

Strasbourg, 1518 : une femme commence à danser. Elle ne s’arrêtera plus. En quelques jours sa frénésie contamine plusieurs centaines de personnes. Une pulsion incontrôlable les amène au-delà de l’épuisement. L’histoire connaît d’autres exemples de ces transes collectives poussées parfois jusqu’à la mort. Leur surgissement spontané, leur fin soudaine échappe à toute raison. Une pure insurrection des corps brûle tout ce qui voudrait la réprimer. Soutenus par le talent de musiciens hors pairs, les interprètes se lancent avec fougue dans une création chorale, exutoire irradiant le plateau. Des frappes de pieds à réveiller les morts, de l’acharnement pour taper profond, des bras qui accrochent l’air, la terre et le ciel : dans une tension nerveuse sans demi-mesure David Coria signe un flamenco de la déflagration.