Un corps à soi
La pièce Derby, tout comme son sport, promeut à la fois l'inclusivité et l'émancipation pour ses adeptes, valeurs que l'on retrouve dans l'abondante littérature féministe contemporaine.
Véritable couteau suisse de l'édition, Deborah Vedel est l'une des libraires de la merveilleuse librairie orléanaise indépendante Les Temps Modernes. Sa sélection lecture est engagée et engageante, car grâce à notre programmation, elle a découvert un sport et bien plus encore !
L'affirmation d'un corps à soi
Le roller derby exige un corps habile et puissant, Un corps à soi selon les termes de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, qui exhorte chacune d'entre nous à se réapproprier son corps en envoyant valser les diktats de beauté féminine. Chaque caractéristique physique est une marque d'identité personnelle qui raconte une histoire, comme les poitrines des 40 femmes interrogées dans le livre Seins : en quête d'une libération.
Le combat, un terrain de conquête féministe
Hanches, jambes, haut du corps, l'engagement physique est total au roller derby, sport de corps-à-corps par excellence. Dans son essai Armer la rage, à paraître en février, Marie-Pier Lafontaine déplore le manque de préparation au combat des femmes, que l'on exhorte simplement à fuir. Une contre-attaque musclée est selon elle une réponse souhaitable à la violence misogyne.
Le pouvoir du collectif
Le track de derby devient, le temps d'un match, une safe place où le lien collectif permet de se surpasser. Ce lien à la fois intime et politique est à rapprocher du pouvoir libérateur de l'amitié, force de dissidence et d'émancipation, comme l'ont montré Hélène Giannecchini ou encore Alice Raybaud dans leurs livres respectifs, Un désir démesuré d'amitié et Nos puissantes amitiés.
Le prochain article de Deborah sera en lien avec l'univers de la pièce...